Interview

Enchaînant entretiens sur entretiens, en pleine répétition pour les prochaines dates de la tournée, Mathieu Johann accorde à Charts in France une interview sur son parcours dans la Star Academy 4, la sortie de son single « J’te reconnais pas », ses projets futurs et la tournée...


Charts in France (rédacteur Pierre-Charles PARSY) : Avant d’aborder plus en détails la sortie de votre single « J’te reconnais pas », faisons ensemble un petit retour sur votre séjour à Dammarie-les-lys. Vous aviez déjà, avec à votre actif plus de 200 concerts, une carrière bien entamée avant la Star’ Ac 4. Ne trouvez-vous pas ça trop inégal vis-à-vis des autres candidats ?
Mathieu Johann : Je ne me préoccupais pas trop de mon parcours lorsque j’ai passé le casting de la Star Ac’. C’était à la production de savoir qui avait fait quoi avant d’entrer dans le château. Y’en a plein...et c’est pour ça que j’étais étonné qu’on s’occupe autant de moi dans la presse et qu’on dise que j’étais le pistonné de la Star Ac’... Beaucoup ont fait énormément de choses avant l’aventure. On prend le cas d’Enrique qui avait déjà participé à des comédies musicales dont « Belles, Belles, Belles » produit par Gérard Louvin. Je pense à Lucie qui avait déjà sorti dans le commerce un single sous le nom de Lucie Doni. Le vainqueur Grégory Lemarchal avait fait Graines de Star, avait fait beaucoup de castings et beaucoup de scènes déjà. John, aussi, avait donné des tas de spectacles, fait des tas de trucs. C’est pour ça que je suis étonné qu’on m’ait décrit comme le pistonné de la saison 4. Ca me fait rire. Si on prend les autres saisons pour le coup, je pense à Aurélie Konaté, qui avait fait énormément de choses avant. Elle avait sorti des singles avec un groupe et aussi sous un pseudonyme. Nolwenn était l’élève d’Armande Altaï et faisait beaucoup de concerts. Je n’ai pas eu l’impression d’avoir eu un parcours où j’en avais fait plus que d’autres, surtout que jamais rien de ce que j’avais fait n’était sorti dans le commerce. J’ai fait la Star Ac’ parce que l’occasion s’était présentée et car on offre la possibilité à des jeunes gens de se révéler et de trouver un public. Moi, ça a été mon cas et je ne regrette pas de l’avoir fait.

CIF : Que vous ont apporté ces expériences précédentes dans le cadre de la Star Ac’ ?
MJ : Certainement que ces expériences m’ont apporté une aisance avant d’entrer sur scène car j’y étais déjà un peu habitué. Maintenant, l’émission de télé de la Star Académy est tellement différente de ce que j’ai pu vivre en première partie de Louis Chedid ou de Thomas Fersen. J’ai perdu tous mes repères et j’ai découvert, en même temps que les autres, ce qu’était de faire une émission de télé, un programme aussi lourd que celui de la Star Academy. C’est un vrai challenge toutes les semaines. J’ai beaucoup appris. J’ai appris à faire de la télé, du show pour 7 à 8 millions de téléspectateurs chaque semaine.

CIF : Dernière question sur votre séjour au château. Vous vous êtes arrêté au stade des demi-finales. Etes-vous déçu de ne pas avoir remporté la compétition et ce fameux million d’euros ?
MJ : Non. J’étais très embêté car quand j’étais au château, je me disais souvent : « Mais laissez-moi sortir » car j’en pouvais plus. J’étais très fatigué par l’émission. J’étais dans un état de fatigue mais alors déplorable. J’avais super maigri, j’étais crevé, j’étais au bord de la crise de nerf. Donc, moi je n’ai jamais été déçu de ne pas avoir remporté la Star Ac’ car ce que j’ai plutôt retenu de l’aventure c’est d’avoir été sauvé 3 fois de suite par le public. En plus, à chaque fois, j’étais soutenu par de plus en plus de gens. A la fin, sur ma dernière semaine, j’ai eu plus de 400 000 votes. Ensuite, je me suis incliné normalement face à Grégory. Je trouve ça normal car c’était la première fois, je crois, qu’il était nominé. J’étais convaincu en entrant dans la compétition que j’allais y rester quinze jours. Pour moi, être arrivé jusqu’au stade des demi-finales, c’était super. Quand j’ai dit à mes potes que j’allais faire l’aventure, ils m’ont dit qu’ils n’avaient qu’une soirée à passer entre eux car ils me disaient : « On sait que tu reviendras dans 15 jours ! ». J’étais super fier d’être resté 3 mois car pour moi, c’était inespéré. Avec tout ce que je suis, avec mes coups de gueule, avec mon caractère bien trempé, avec mes prises de positions et mes revendications permanentes au château, c’est un miracle que les gens m’aient trouvé sympa. Ma grande satisfaction, c’est d’être resté tel que je suis dans le château. Je n’ai jamais voulu changer mon comportement quotidien. Ce qui comptait pour moi aussi, c’était de ne pas décevoir mes potes, ma famille, ma fiancée, qui m’attendaient tous dehors. Ca les aurait dégoûté si j’avais joué le jeu des caméras, ou si j’avais inventé un personnage. Le principal, c’était de retrouver les mêmes regards à la sortie.

CIF : On reste encore un peu dans le château de Dammarie-les-lys, simplement par rapport à votre premier single qui y a été écrit. Cette chanson porte sur un sujet très personnel et autobiographique, l’absence de votre père. A-t-elle influencé votre parcours musical ?
MJ : C’est évident que ça l’a énormément influencé. J’ai commencé la musique en écrivant des chansons à texte, très proches de l’univers d’un Thomas Fersen ou d’un Jacques Higelin, du style très rive gauche pour moi. Et j’ai commencé en faisant ça. Et un jour, j’ai fait la première partie.de Thomas Fersen au Zénith de Caen. Il y avait pourtant plus de 3 000 personnes mais je me suis dit : « C’est pas de ça dont j’ai envie, c’est d’un truc plus énorme, avec un peu d’hystérie. » Et si j’ai besoin de ça, c’est parce que j’avais un vrai manque d’amour à combler, ça peut paraître cul-cul de le dire, mais c’est vraiment ça. Et c’est ce que la Star Ac’ m’a permis de réaliser. Dans ma chanson (« J’te reconnais pas »), quand je dis : « J’te reconnais pas, j’en fais une chanson, c’est ma thérapie à moi. » Si j’ai pu écrire cette chanson là, c’est parce que j’étais au château, que j’y réalisais enfin mon rêve et que je m’y sentais bien même si j’étais fatigué. Cette aventure m’a permis de régler de nombreuses frustrations passées. Cette chanson n’est pas la seule que j’ai écrite au château mais c’est la seule qui ait été diffusée par TF1. J’ai écrit d’autres chansons sur plein de thèmes différents mais TF1 a décidé de médiatiser cette chanson car elle avait ému, un jour, Sofiane, qui a un peu le même parcours que moi et vécu la même absence. Ca a touché pas mal de téléspectateurs aussi car j’ai reçu une avalanche de lettres suite à ça. Régulièrement, je la rechantais car on me le demandait et TF1 décidait de le passer sur les quotidiennes.

« J’étais un anti-télé-réalité avant de me lancer dans l’aventure ! »
CIF : Par rapport à ces autres chansons composées pendant la Star Ac’, pensez-vous les intégrer à votre prochain album ?
MJ : J’en sais rien encore. Certaines, non, c’est sûr. Je me souviens avoir écrit une chanson anti-star qui s’appelle « J’ai 17 nouveaux amis », un titre évidemment ironique. J’ai dû l’écrire au bout de 15 jours d’aventure. Je me dégoûtais au début d’être dans le château. Je me demandais ce que je venais faire là. Ca ne correspondait pas du tout à mon idéal. J’avais essayé d’avoir un parcours normal jusque là en signant un disque honnêtement suite à un concert sur Paris. Le directeur artistique qui avait signé auparavant le groupe « Les Innocents » était venu me voir et avait adoré ce que je faisais. En fait, mon parcours était plutôt classique. Jamais je n’aurais imaginé faire de la télé-réalité de ma vie.

CIF : Vous écrivez en ce moment un livre. De quoi s’agit-il ? De votre parcours à la Star Ac’ ?
Mathieu Johann : Non, pas du tout. J’écris un livre, pardon, je finis l’écriture de mon livre que j’ai commencé il y a deux ans, qui raconte le parcours d’un petit garçon, qui habite dans la Manche, à Saint-Lô et qui s’ennuie profondément car il est très différent des autres. Pendant que les autres écoutent Oasis ou de la techno comme Capella, John Scatman ou tous ces trucs qui sortaient à l’époque, moi, j’écoutais Bourvil, Montand, et tous ces chanteurs impensables pour mon âge. J’étais un peu à part. J’écris donc mon parcours. C’est une biographie. C’est une autobiographie et comme je sais que ça va faire beaucoup rire et que je vais me faire allumer, je vais l’appeler « Tome 1 ». Pour faire chier tout le monde. Et j’espère qu’il y aura un Tome 2.

CIF : Quand pourrons-nous mieux connaître votre histoire ?
MJ : Le livre devrait normalement sortir en juin aux Editions Pixo.

CIF : En attendant cette autobiographie, en ce qui concerne la composition, quel est votre instrument de prédilection ?
MJ : Je suis beaucoup plus à l’aise à la guitare car je maîtrise vraiment mieux cet instrument. Au piano, j’avais appris une chanson avec un de mes copains, lui-même musicien depuis des lustres. Il m’avait appris quelques accords et j’ai retourné dans tous les sens ces accords pour en faire une chanson. Et ça a donné « J’te reconnais pas ». Mais sinon, je préfère cent fois écrire à la guitare car ça vient plus facilement et que c’est plus naturel. En plus, ça se trimballe partout la gratte et comme j’écris souvent assis par terre dans un coin, c’est évidemment pour moi plus simple d’emmener une guitare qu’un piano.

CIF : À quelle date est prévue la sortie de votre album ?
MJ : Je ne sais pas précisément. Je sais que ce sera pour la fin de l’année. Un single ouvrira le bal en septembre. Je ne sais pas encore ce que sera ce single, si il sera écrit par quelqu’un d’autre ou par moi-même. Je rencontre pour le moment des auteurs, des compositeurs et je n’ai pas forcément envie d’écrire le prochain single. Je signerai peut-être la face B mais sûrement pas la face A. Je ne sais pas trop encore ce que je vais faire et vers quel univers musical je vais me tourner. Soit je continue dans ce registre un peu variété/pop...soit je reviens à mes origines musicales. Mon idéal serait de faire les deux mais ce n’est pas possible car le public n’aime pas quand on fait deux trucs différents. Je pense plutôt me tourner vers la variété car j’aime la variété et que si j’ai fait la Star Ac’, c’est aussi pour me tourner vers ce créneau-là.

« Je n’intéresse pas Obispo ou Calogéro ! »

Merci beaucoup miss pour cette retranscription!!!