Interview "L'Express.Mu"

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NOLWENN LEROY
«Je prends du plaisir à être ce que je suis»

La gagnante de la Star Academy II a risqué le silence, pendant deux ans, le temps pour elle de revenir avec un nouvel album, baptisé Histoires Naturelles, réalisé par Laurent Voulzy. Nolwenn OhWo !, le premier single sortira le 23 janvier en France. Entre-temps, l’album est déjà double disque d’or. La chanteuse dévoile son univers, fait de mystères, de douceur et de nostalgie. Jointe au téléphone, Nolwenn Leroy se révèle.

- Deux ans ou presque que vous avez «disparu» du circuit musical. Vous avez sorti un nouvel album ainsi qu’un livre sur les coulisses de l’enregistrement de ce disque. Deux ans étaient nécessaires à cela ?

J’avais besoin de temps, d’abord pour recharger mes batteries. Après la tournée Star Ac’, il y a eu ma propre tournée, j’étais tout le temps sur la route, ce qui n’est pas compatible avec la création. Après toute cette période-là, j’ai pris le temps de me retirer et de m’installer dans un univers qui est le mien. Laurent Voulzy travaille de manière artisanale, il prend son temps, j’ai pris le mien. C’était un bel échange, enrichissant à tous points de vue.

- L’intégralité des droits à l’image de Nolwenn, le titre du livre sur les coulisses de l’enregistrement d’Histoires Naturelles, sera reversée à la Fondation Abbé Pierre. Pourquoi est-ce important ?

Je redis souvent cette phrase, mais le combat de l’Abbé Pierre mérite d’être soutenu. Il y a d’un côté les riches, de l’autre les pauvres et les malheureux. Les volontaires se doivent d’aider à rendre le sourire à ces personnes. J’essaye de faire partie de cette catégorie. Personne ne peut être insensible à la misère. C’est ma façon d’ajouter une petite pierre à l’édifice.

- Au temps de la Star Academy, on disait que vous étiez une énigme. Aujourd’hui, vous le chantez dans vos Histoires naturelles. C’était un besoin, une nécessité ?

J’avais besoin de restituer cette ambivalence, cette dualité, ce côté lumineux et sombre. Je ne suis pas monolithique. C’est aussi tout le côté ésotérique qui me rapproche aussi de Laurent et toute cette passion que j’ai pour la Bretagne (ndlr, région où elle est née) et ses légendes. Je n’ai jamais aimé la demi-mesure. Je voulais quelque chose qui cadre parfaitement avec ma personnalité, entre rires et larmes, quelque chose qui soit aussi passionnée que moi, un peu dans les extrêmes aussi, comme moi. Je prends du plaisir à être ce que je suis. Je me sens aujourd’hui plus vivante. J’ai l’impression de mieux me connaître avec ce deuxième album.

- Laurent Voulzy a parfaitement cerné votre univers. Vous avez trouvé en lui votre alter ego ?

Je ne crois pas dans le hasard des rencontres. Laurent est la personne qui a su me révéler musicalement. C’est une vraie magie depuis notre rencontre. C’est quelqu’un en qui j’ai confiance.

- Sur cet album, vous signez le texte de cinq des treize chansons qui composent le disque et vous avez coécrit Nolwenn OhWo !, avec Laurent Voulzy et Alain Souchon. C’est fou …

Je n’aurais pas pu rêver mieux ! Il y a quelque temps, si on m’avait demandé avec qui j’aurais souhaité travailler, j’aurais dit ces artistes-là. Ce sont des personnes adorables, capables de composer des mélodies élégantes. Je ne crois pas au hasard. Dans le cas de Laurent et d’Alain, c’est d’autant plus magique pour moi, de passer de la «fan» à la «chanteuse». Le maître-mot, c’est l’échange. Nous avons tout partagé, c’est extrêmement enrichissant. Ce fut de très beaux moments.

- En un mois d’exploitation, votre album s’est écoulé à 230 000 exemplaires. Il est déjà double disque d’or et le premier single n’est même pas dans les bacs. En attendiez-vous autant ?

Je suis plus que ravie ! C’est mieux que je ne pouvais l’imaginer ! Nous avons passé beaucoup de temps en studio à travailler ce disque.

L’accueil qu’on lui a réservé, dépasse toutes nos espérances. Le plus incroyable, c’est que ce n’est pas que le public qui nous suit, mais également les médias. C’est très positif et très agréable.

- C’est aussi le résultat d’une promotion bien orchestrée …

C’est grâce à ma maison de disques ! Ils n’ont rien voulu laisser au hasard. Ils ont par conséquent bossé comme des dingues ! J’ai beaucoup de chance d’appartenir à une telle équipe !

- Pensez-vous qu’Histoires Naturelles vous affranchit enfin de la Star Academy ?

Franchement oui ! Plus le temps passe, plus je m’affranchis de la Star Ac’ et plus l’aventure s’éloigne dans la mémoire collective. Petit à petit, on m’écoute pour ce que je suis.

- Avez-vous l’impression aujourd’hui, que le public vous accepte telle que vous êtes ? A-t-il une juste image de vous ?

Petit à petit, oui ! J’ai l’impression qu’on me cerne mieux, qu’on me découvre, que le public me reçoit et me perçoit pour ce que je suis. Et plus le temps passe, j’apprends moi aussi à mieux connaître le public.

- Sur cet album, le visuel est très important. Vous êtes entourée d’animaux, de paons notamment, sur la pochette du disque. Tout cela est très symbolique. Expliquez-nous.

Je voulais qu’il y ait une seconde lecture, que l’humour se mélange aux textes, qu’il y ait un visuel capable de retranscrire ce côté étrange et mystérieux, ainsi que ce côté lumineux, bref, toute cette dualité.

Les paons, sur la pochette, symboles de vanité, où j’apparais le regard interloqué, pour dire que je suis au milieu, mais avec une certaine distance. Je n’avais pas envie d’un règlement de compte ou quoi que ce soit, je voulais simplement que le visuel traduise ce que je suis.

J’ai pris confiance en moi. Je suis capable aujourd’hui de cultiver l’art de la dérision. Cet album traduit tout ce qui m’a inspirée, ces trois dernières années.

- Une tournée est-elle prévue ? Pouvons-nous espérer vous voir un jour, en concert chez nous ?

Il me tarde de repartir sur les routes, à la rencontre du public. Je serai ravie de venir du côté de chez vous. J’aimerai bien faire la tournée des îles ! Mais malheureusement, cela ne dépend pas du tout de moi. Mais je vais croiser les doigts.

- Malgré votre longue absence, votre public vous a toujours soutenue. Comment le retrouvez-vous aujourd’hui ?

Le public a toujours été ma plus grande force. Ce sont sur les sites de soutien sur internet, que je puise mon énergie. Je dois tout au public !

Martine LUCHMUN


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