Voilà une critique pas très sympa qui vient de Raphaël Muller:
Le concept en est aussi faible que la vogue des produits dérivés est inépuisable : mettre bout à bout, sans aucune autre forme de bonus, 35 clips tournés par les élèves de l’Academy (on n’ose franciser, de peur de froisser la vénérable institution du Quai Conti, pourtant si prompte à défendre la langue française) lors de leur passage au château, mais également après. Clips collectifs des pensionnaires, mais également clips des vainqueurs, Jennifer en tête, tournés au cours de leur –plus ou moins durable- carrière solo.
Si quelques hymnes collectifs sont devenus –redevenus- des classiques à force d’être diffusés en boucle - «La musique» de la Star’Ac 1, «Paris Latino» de la Star’Ac 2 -, beaucoup ont sombré dans l’oubli. C’est d’ailleurs souvent préférable : de ce point vue, il faut probablement accorder une mention spéciale au célébrissime «Je ne suis pas un héros» massacré par l’ultime promotion ou encore à «Adieu Monsieur le professeur» par les élèves de la Star’Ac 4 ! Heureusement pour eux, le ridicule ne tue pas !! Outre la mièvrerie des textes, signalons la pauvreté esthétique des clips, qui se réduisent bien souvent à un collage-compilation d’images de répétitions et d’extraits de «prime».
On retrouve les clips accompagnant les chansons par plusieurs lauréats après leur sortie du château. Mais peut-on encore parler de clips de la Star’Ac ? TF1 Vidéo a tranché ; il est vrai qu’il fallait bien trouver du grain à moudre pour presser deux DVD. Regarder ces clips solo permet surtout de se souvenir que les carrières de lauréats successifs ont été très inégales. Qu’est devenue Elodie, la gagnante de la Star’Ac 3 ? Et au-delà du seul cercle des vainqueurs, qu’est devenu Mario, battu en finale par Jennifer lors de la première édition du grand show TF1 ? Que sont devenus tous leurs camarades, un instant idoles des cours de récréation, mais qui n’ont pas eu la chance d’avoir le succès de Nolwenn Leroy ?
En fait, les clips de la Star’Academy incitent à la mélancolie. Ils comptent l’histoire de bandes de jeunes énergiques, beaux, sympas, souriants, à défaut d’être toujours géniaux, recrutés, surexposés, starisés pendant quelques semaines avant d’être pour la plupart rejetés dans l’ombre des simples mortels. Ont-ils au moins connu les raisons de la rupture de leur CPE cathodique ?